Quarante jours après la naissance de Jésus, la venue du Sauveur dans notre monde. Joseph et Marie viennent en pèlerinage à Jérusalem pour présenter Jésus au Temple, ils accomplissent « ce qui était prévu par la Loi de Moïse » (Lc 2, 23) et cela clôture la mémoire que nous faisons de la nativité de Jésus.

À cette occasion, nous voyons le lien qui existe entre les promesses de l’Ancien Testament et leurs réalisations dans la personne du Christ. Comme le vieillard Syméon et la prophétesse Anne, cette fête nous rappelle et nous invite à conserver la lumière de la présence de Jésus dans le quotidien de nos vies. Syméon et Anne, qui sont comme deux figures de la sagesse et des prophètes d’Israël, représentent l’attente du peuple saint. Alors qu’ils reconnaissent en Jésus celui que Dieu avait promis, s’ouvre une nouvelle étape de l’histoire de l’Alliance qui va faire du don de Dieu une lumière pour toute personne.

La venue du Christ ouvre l’Alliance à l’humanité. Comme saint Paul le dira dans une de ses épîtres, « il a abattu le mur de la haine pour faire /…/ un seul peuple » (Ep 2, 14). Il devient la lumière envoyée par Dieu pour conduire l’humanité.

Tout au long de l’histoire de l’alliance, l’opposition entre les ténèbres et la lumière a été une manière de décrire ce que vivait le peuple. Dieu produisait sa lumière pour conduire le peuple à travers son histoire, et Jésus devient la lumière pour tous les peuples. En cette période de pandémie et de remise en question, Jésus est la lumière qui nous éclaire pour aller de l’avant.

En cette fête, rappelons-nous que l’offrande de Jésus au Temple de Jérusalem est comme une annonce lointaine de l’offrande qu’il fera de sa vie au Golgotha. S’il est la lumière pour toutes les nations, c’est d’abord précisément parce qu’il donne sa vie pour tous les hommes et femmes. Cette capacité d’être lumière pour l’humanité se trouve dans le don qu’il fait de sa vie. Il est le Messie qui éclaire toute personne parce qu’il accepte d’être le serviteur et de se laisser conduire à la passion et à la mort.

Nous sommes éclairés par la lumière du Christ. Il est lui-même la lumière et il dit à ses disciples qu’ils doivent eux aussi être la lumière, « la lumière n’est pas faite pour être mise sous le boisseau mais pour être mise sur le lampadaire et éclairer tous ceux qui sont dans la maison » (Mt 5, 15). Cette lumière, nous l’avons reçue pour la partager, la communiquer, lui permettre d’éclairer les hommes et les femmes à travers l’histoire de leur existence.

Nous ne pouvons pas prétendre être éclairés par la foi, bénéficier de la lumière du Christ sans devenir à notre tour des portes-lumière qui partagent cette lumière avec les autres. Mais avant cela, il n’y a pas de véritable lumière de Dieu dans notre vie si nous n’acceptons pas que cette lumière transforme notre vie pour devenir une lumière pour les autres.

Nous le savons, la fête de la présentation de Jésus au Temple est particulièrement marquée pour les religieux et religieuses, mais cela peut s’étendre à tous les baptisés. Ainsi, dans le Christ, celles et ceux qui sont engagés à sa suite deviennent des témoins par leur vie, et peuvent être comme une sorte de boussole qui nous aide à comprendre dans quel sens notre vie doit se construire.

Que notre vie devienne une lumière à l’intention des hommes et des femmes au milieu desquels nous vivons, pour que nous soyons un rayon d’espérance en ces temps si particuliers.