Kelou mat n° 7 juillet / août 2021 Enregistrer au format PDF

A bout de souffle !
Lundi 20 décembre 2021

Après ces longs mois de confinement, de restrictions dans nos déplacements, de pertes de repères dans notre quotidien, nous voilà enfin avec de nouvelles perspectives : au-delà de la possibilité de nous retrouver en terrasse ou au restaurant (ce qui n’est pas le cas pour tous !), nous pouvons enfin vivre ces mois d’été en soufflant un peu. Chacun l’a largement répété ce refrain : « Nous sommes à bout de souffle ! ».

Ce nouveau souffle que nous recherchons les uns et les autres nous met en mémoire toutes celles et tous ceux qui nous ont quittés, justement à bout de souffle ! Plus que jamais cette expérience du Covid nous fait prendre conscience que le souffle, c’est la vie. Nous l’expérimentons dans notre quotidien, nous en mesurons l’importance quand nous nous adonnons à nos travaux de jardinage, quand nous participons à telle ou telle activité sportive. Oui, entre le travail et la famille, entre les services indispensables au quotidien et ceux dans lesquels nous sommes engagés, nous sommes parfois hors d’haleine. Et après ces mois masqués, pour les uns en télétravail ou sur le terrain, pour d’autres isolés et sans visite, physiquement et moralement, nous avons le souffle court. Alors il est temps de reprendre souffle.

Reprendre souffle en apprenant à nous poser, en arrêtant de courir après de multiples activités… Et si nous faisions moins de choses et plus lentement en ce temps de vacances ! Reprendre souffle en lisant, en redécouvrant les beautés de notre environnement, en cultivant notre jardin, en priant…

Reprendre souffle en demandant au Seigneur de nous éclairer, nous apaiser, nous rendre notre haleine intérieure…

Saint Paul comparait sa vie d’apôtre à celle d’un coureur de fond, nous rappelant qu’un coureur qui perd son souffle ne va pas très loin. Alors comme un athlète se préparant aux épreuves olympiques, redonnons du souffle à nos vies en répartissant notre temps entre l’action et le repos, entre l’utile et le gratuit, et surtout en nous référant au Souffle de Dieu. C’est ce Souffle divin qui se donne à nous comme aux premiers jours de la Création. « La terre était sans forme et vie… Le Souffle de Dieu se déplaçait à la surface de l’eau… » (Gn. 1,1) Et ce Souffle donne vie à Adam : « Le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il lui insuffla dans les narines le souffle de vie et cet être humain devint vivant. » (Gn. 2,7)

Sur la montagne, ce n’est ni dans le tremblement de terre ou le feu que Dieu est présent à Elie mais dans le bruit d’un léger souffle (1 Rois, 19, 11-13). Cette expérience de la présence de Dieu doit nous rejoindre : Dieu se produit rarement dans le tumulte de nos vies souvent agitées ; il nous faut plutôt l’accueillir dans le « bruit du silence ».

Et au jour de la Pentecôte, aux apôtres découragés, enfermés au Cénacle, c’est encore le Souffle de Dieu qui leur redonne vie et force pour l’annonce de la Bonne Nouvelle.

« Souffle divin créateur, viens nous redonner vie, nous rendre ouverts et disponibles à ta Parole et à nos frères. »

Yvon Garel

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