Kelou mat n°12 décembre 2019 Enregistrer au format PDF

Une année va, s’achevant…
Mercredi 19 février 2020

Peu à peu, baissent les éclairs étincelants de l’année 2019. Elle a été scandée sans doute par des événements aussi bien heureux que malheureux. C’est l’heure du bilan. Tout bilan fructueux se fait dans une perspective de décisions valorisantes.

Père Jean Chilair Boncœur

Peu à peu, baissent les éclairs étincelants de l’année 2019. Elle a été scandée sans doute par des événements aussi bien heureux que malheureux. C’est l’heure du bilan. Tout bilan fructueux se fait dans une perspective de décisions valorisantes.

Le mois de décembre est souvent très attendu par tous. Plusieurs raisons le justifient. Il annonce la fin d’une année, offre un temps de soupir, conduit à la célébration d’un mystère, la venue de Dieu dans le temps. Il nous est proposé de nous préparer à cette grande fête par une démarche spirituelle spécifique. Je sais bien que dans le monde actuel, les aspects économiques l’emportent sur les aspects spirituels et chrétiens. Les magasins sont déjà parés aux couleurs de Noël, avec plus de symboles païens que chrétiens.

Nous constatons que notre société est déboussolée et souffre d’une incompréhension généralisée. Pendant ces deux derniers siècles, notre société a cru sortir de l’espérance chrétienne par la grande porte : c’est-à-dire, en accédant à la « véritable » espérance, celle d’un bonheur apporté par le progrès technique et par le démantèlement de la religion. Ces idéologies se sont présentées comme de grandes espérances, et avec leur chute, nous retrouvons aujourd’hui nos contemporains inquiets et sans avenir. Fort justement, comme disait Mgr Michel Aupetit : « La conscience de Dieu le Père qui nous apprend à nous ‘aimer les uns les autres’ a façonné l’âme de ce Pays (La France). L’oubli de Dieu nous laisse déboussolés et enfermés dans l’individualisme et le chacun pour soi ». Le désenchantement actuel vient nous confirmer la nécessité que nous avons d’un Sauveur.

Il vient pour nous sauver de notre individualisme consumériste et de notre violence intérieure. Il renverse nos logiques et nos attentes. Devant le mystère du Verbe fait chair, les chrétiens de tous lieux confessent, avec les paroles de l’évangéliste Jean : « Nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité » (Jn 1,14). Aujourd’hui, alors que soufflent sur le monde des vents de guerre et qu’un modèle de développement déjà dépassé continue à engendrer de la dégradation humaine, sociale et environnementale, Noël nous renvoie au signe de l’Enfant, et nous appelle à le reconnaître sur les visages des enfants, spécialement de ceux pour qui, comme pour Jésus, « il n’y a plus de place dans la salle commune » (Lc 2,7).

Comme le rappelait le Pape François, « nous voyons Jésus dans les enfants du Moyen Orient, d’Afrique,.… qui continuent à souffrir. Nous voyons Jésus dans les enfants du monde entier là où la paix et la sécurité sont menacées par le risque de tensions et de nouveaux conflits. Nous Voyons Jésus dans les enfants dont les parents n’ont pas de travail et ont du mal à leur offrir un avenir sûr et serein ». Jésus connait bien la souffrance de ne pas être accueilli et la fatigue de ne pas avoir un lieu où pouvoir reposer la tête. Que notre cœur ne soit pas fermé comme le furent les maisons de Bethléem. À nous aussi est montré le signe de Noël.

Vivre Noël, c’est se laisser secouer par sa surprenante nouveauté. Dieu se fait homme, l’Emmanuel, Dieu-avec-nous, qui vit avec nous, qui chemine avec nous. En cet Enfant-Dieu, nous pouvons renaître à nouveau parce que nous sommes habités par un amour plus grand que nous, l’amour d’un Dieu qui a pris notre condition humaine afin d’élargir nos horizons, afin de nous montrer le chemin d’une réelle fraternité d’amour et de paix entre nous.

Engageons-nous, avec sa grâce, à rendre notre monde plus humain, plus digne des enfants d’aujourd’hui et de demain. Que la naissance du Christ Sauveur renouvelle nos cœurs, qu’elle suscite le désir de construire un avenir plus fraternel et solidaire, qu’elle apporte à chacune et à chacun de nous joie et espérance. Joyeux Noël !

Père Jean Chilair Boncœur

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