« Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir ». Cette parole de Jésus ne se trouve pas dans les Evangiles mais nous est rapportée par Saint Paul dans le livre des actes des apôtres. (Ac 20,35).
Entre Pâques et Pentecôte, chaque année, la liturgie nous donne de parcourir jour après jour ce livre des actes des apôtres presque intégralement. Nous y contemplons avec émerveillement l’action de l’Esprit-Saint dans les premières communautés chrétiennes, la joie des apôtres qui annoncent, baptisent, guérissent, et la joie des cœurs qui accueillent cette Bonne Nouvelle. Le Ressuscité.
Si l’Esprit-Saint ne cesse de faire toutes choses nouvelles, c’est bien Lui qui aujourd’hui continue de susciter cette annonce. La résurrection du Christ. C’est Lui qui « vient au secours de notre faiblesse » (Rm 8,26). Voici l’expérience que nous partage le pape François « Il n’y a pas de plus grande liberté que de se laisser guider par l’Esprit, en renonçant à vouloir tout calculer et tout contrôler, et de permettre à l’Esprit de nous éclairer, de nous guider, de nous orienter, et de nous conduire là où il veut. Il sait ce dont nous avons besoin à chaque époque et à chaque instant. On appelle cela être mystérieusement fécond ! » (Joie de l’Evangile n° 280).
Rappelons-nous qu’au terme du « temps pascal » que l’Esprit Saint nous est donné, aujourd’hui comme hier pour annoncer au monde que le Christ est ressuscité. Nous avons devant nous cinquante jours pour accueillir cette bonne Nouvelle, toujours aussi stupéfiante : la vie a vaincu la mort ! Cinquante jours pour nous laisser illuminer par la présence du Christ ressuscité, symbolisée par le cierge pascal qui restera allumé pendant toute cette période. Nous sommes invités à « déverrouiller » les portes de nos communautés et de nos cœurs, à dépasser nos peurs pour annoncer aux hommes : Il est vivant ! Comme St Thomas, il nous faut assumer nos doutes et découvrir que la première béatitude chrétienne est celle de la foi.
Voilà pourquoi, nous sommes invités à reconnaître le ressuscité dans la méditation des Écritures, le partage fraternel de nos soucis et de nos espérances, dans nos assemblées eucharistiques et dans la « fraction du pain ». Comme les disciples d’Emmaüs, avec leurs espoirs et leurs désillusions, leurs interrogations et leurs stupeurs devant l’événement insolite et imprévisible du Christ ressuscité, nous nous sentons proches. Désormais notre vie et notre histoire sont entrées dans le mystère de la vie du Ressuscité. Et l’Amour de Dieu entre dans le temps des hommes.
Croire au Christ Ressuscité : c’est trouver en Lui la force du pardon qui nous permet de sortir de nos divisions et de nos ruptures d’amour et qui nous ouvre des chemins nouveaux de paix et de communion pour un monde meilleur. Croire au Christ Ressuscité : c’est espérer avec Lui, accompagner toute souffrance humaine au-delà de ce qui défigure et qui abîme l’être humain devant l’amour de Dieu, parce que le Christ Ressuscité est un homme nouveau qui se relève dans la Beauté de Dieu et qui attire à Lui notre humanité. Telle est notre foi dans le Christ Ressuscité et Vivant ! Que l’Esprit du ressuscité nous guide, et nous éclaire, alors nous pourrons faire l’expérience de la joie d’une bonne nouvelle qui grandit dans le partage, qui se communique aux périphéries. Alléluia !
Que l’Esprit renouvelle la face de la terre, « Viens Esprit Saint, viens nous embraser »