Ce sanctuaire fut érigé une première fois au 12e siècle, sûrement par les puissants Seigneurs de Coëtmen, puis réédifié au début du 15e siècle par Marie de Goudelin en mémoire de son époux.
Son célèbre pardon, avec la baignade et la bénédiction des chevaux, fait la fierté des Goudelinais.
Nous vous proposons une découverte des vitraux de la nef, le vitrail du chœur lui, représente une scène de la nativité, nous y reviendrons lors d’un prochain article. Les deux vitraux qui surplombent les deux autels latéraux ne sont pas figuratifs, mais à noter la présence dans chacun d’entre eux, les armes de la famille de Kergariou donateurs des vitraux du chœur.
Les quatre fenêtres de la nef sont ornées de vitraux œuvre de la Fabrique du Carmel du Mans et signées F. Hucher. Atelier très actif dans la création et la restauration de vitraux dans la deuxième moitié du 19e siècle.
Les fenêtres latérales sont décorées, au sud, de la grotte de Lourdes et de l’apparition de la Vierge à Bernadette, le 11 février 1858.
L’autre fenêtre, de ce même côté, est décorée au centre d’une représentation de Notre-Dame de Pontmain. Pourquoi Notre-Dame de Pontmain honorée à Goudelin ? Elle fait référence à une apparition de la Vierge Marie et au repli des armées Prussiennes.
Pontmain est un petit village aux confins du Maine et de la Bretagne, où la Vierge apparut à plusieurs enfants le 17 janvier 1871. Voici le récit de l’apparition : la nuit tombante une vive clarté allait dessiner une Vierge dans le ciel, elle était vêtue d’une robe bleue et d’un crucifix rouge, une banderole déroulante à ses pieds indiquait « Mais priez mes enfants Dieu vous exaucera en peu de temps. Mon fils se laisse toucher ». Au même moment les armées Prussiennes passaient à l’offensive et s’apprêtaient à franchir les marches de Bretagne. L’évènement de Pontmain provoqua une grande émotion, et le 18 janvier les Prussiens se repliaient miraculeusement vers l’Est. Le 28 janvier 1871 l’heure de l’armistice sonna.
Ce vitrail nous rappelle cet évènement. Le réseau de pierre de cette fenêtre, en forme de fleur de lys, rappelle le rattachement du duché de Bretagne au royaume de France.
Dans le bas-côté nord nous retrouvons saint Anne ; au bas de la verrière la signature du maitre verrier est visible. Ce vitrail fait référence à la patronne des Bretons et au sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray. Deux édifices sont visibles, en arrière-plan à gauche l’ancien sanctuaire, et à droite la basilique actuelle construite au 19e siècle. La représentation de sainte Anne est une réplique de la statue vénérée à Auray et portée à chaque Pardon en procession. Cette statue du 19e siècle remplace l’antique statue découverte par Yves Nicolazic. L’antique statue fut détruite en 1794 lors du pillage révolutionnaire. Seul un morceau fut sauvé in extrémis par un habitant. Cette relique est visible enchâssée dans le socle de la statue visible dans notre vitrail de Notre-Dame de l’Isle.
Saint Eloi naquit à la fin du 6e siècle, il fut évêque de Noyon, orfèvre et financier auprès de Dagobert Ier. Saint patron des orfèvres et de tous les métiers liés à la métallurgie. Ici le vitrail le représente en tablier de forgeron marteau et tenaille en mains, face à son enclume, les fers à cheval sont posés au pied du vitrail. Derrière notre Saint un cheval et au loin l’église paroissiale, saint Eloi est ici protecteur des chevaux. Il est un des nombreux Saints invoqués pour les activités liées aux travaux de la terre en Bretagne.