Grands témoins du XXe siècle : Madeleine Delbrel Enregistrer au format PDF

Jeudi 14 mars 2019

« Fais avec tous ce qui fait du bien à tous, plutôt que de faire mieux ce qui ne ferait du bien qu’à toi ».
« J’ai été et je reste éblouie par Dieu ».
« Militante sociale, 1904-1964 », indique la plaque de la petite rue Madeleine Delbrêl, à Mussidan, le bourg de Dordogne où elle est née.
« L’une des plus grandes mystiques du XXe siècle », déclarait quant à lui le cardinal Martini, archevêque émérite de Milan, en Italie, pasteur et théologien renommé.

Michelle Menguy

Madeleine Delbrêl nait le 24 Octobre 1904 à Mussidan, en Dordogne, dans une famille de cheminots peu enclins à la religion.

Dans sa jeunesse, celle qui étudie les Lettres et la philosophie à la Sorbonne et écrit de la poésie se proclame : « personne athée ».

Son parcours spirituel sera celui d’une conversion en trois étapes.

La première, qui suscitera en elle un goût soudain pour la prière, lui viendra de deux épreuves dans sa vie : le jeune homme dont elle est amoureuse la quitte pour devenir dominicain. Son père devient aveugle et elle doit faire face à de nombreuses responsabilités.
« A vingt ans une conversion violente suivit une recherche religieuse raisonnable » écrit-elle.

La deuxième se fera un peu plus tard sous la forme d’une rencontre qui sera déterminante : Madeleine Delbrêl fait la connaissance du Père Lorenzo et rejoint les scouts de France. C’est là qu’elle apprend les partages de l’Evangile en vue de comprendre sa vie à la lumière de la Parole de Dieu. Cela marquera à jamais toute sa vie et sa recherche de croyante.
« Vivre l’Evangile et de l’Evangile ».
« L’Évangile n’est pas seulement le livre du Seigneur vivant, mais bien le livre du Seigneur à vivre ».

Elle entreprend ensuite des études de travailleuse sociale qui l’amène à vivre dans une banlieue communiste de Paris : Ivry-sur-Seine. Ce sera là, le lieu de sa troisième étape de conversion. Avec deux compagnes, elle ouvre une maison qu’elle appelle « La Charité » et dont elle définit le projet ainsi :
« On vivrait l’Evangile au milieu des gens, on gagnerait sa vie dans sa profession, on serait à la disposition de tous comme de simples voisines ».
Madeleine vit ainsi sa vie de foi au cœur de son action sociale. Elle est considérée comme étant la soeur aînée des prêtres-ouvriers : elle réalise leur idéal de témoigner du Christ en travaillant au milieu des ouvriers. C’est le début d’une aventure de plus de trente ans qui ne sera interrompue que par sa mort.

Le 13 octobre 1964, ses compagnes la trouvent morte à sa table de travail. Cette grande table où l’on peut voir encore les cartes du monde, de l’URSS, de l’Afrique, de Rome que la grande missionnaire aimait avoir sous les yeux. Son agenda, habituellement plein de rendez-vous bien à l’avance, n’en contenait plus à partir de ce jour.

Il y a tout juste un an, le 26 janvier 2018, le Pape François, recevait le cardinal Angelo Amato, Préfet de la Congrégation pour les causes des saints, et déclarait « Vénérable », Madeleine Delbrêl. Cette décision intervenait après que l’Assemblée de cardinaux et évêques, réunie à Rome le mardi 16 janvier, ait rendu un avis positif en se fondant non seulement sur la qualité du travail de présentation de la Cause, mais aussi et surtout sur la figure elle-même de Madeleine Delbrêl qu’ils avaient beaucoup appréciée. Cette décision prise par le Pape ouvre la voie à la béatification.

Michelle Menguy
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