Grands témoins du XXe siècle : Marcel Callo Enregistrer au format PDF

Bienheureux Marcel Callo, figure de sainteté pour les catholiques d’Ille-et-Vilaine.
Jeudi 28 mars 2019

Bienheureux Marcel Callo, figure de sainteté pour les catholiques d’Ille-et-Vilaine.

Marcel Callo, deuxième d’une fratrie de neuf enfants, naît le 6 décembre 1921 à Rennes.
A 12 ans, il entre en apprentissage et prend à cœur son rôle d’aîné après le départ de son frère pour le séminaire.
Il adhère à la croisade eucharistique, mouvement dont le but est d’apprendre aux enfants à faire de leur vie une prière ininterrompue, en plaçant l’Eucharistie au cœur de toute initiative selon la devise des croisés : « Prie, communie, sacrifie toi, sois apôtre ». Puis il rejoint le scoutisme.

Ses débuts d’apprenti sont difficiles. Sur les conseils de sa mère, Marcel se tourne vers la Vierge, ce qui lui vaut le surnom de « Jésus-Christ ». Malgré cela, le jeune Marcel devient rapidement un ouvrier compétent, apprécié de son contremaître et des jeunes apprentis qu’il protège.

Il quitte le scoutisme et entre à la JOC, Jeunesse Ouvrière Chrétienne, où il privilégie la vie spirituelle comme source de toute action, dans un monde ouvrier très déchristianisé. Président de sa section, il se dépense sans compter pour assumer les responsabilités que cela implique.

1943 est une année difficile : il perd sa sœur au cours d’un bombardement et est réquisitionné pour le Service du Travail Obligatoire. Bien qu’il vienne de se fiancer, il accepte de partir, craignant des représailles à l’encontre de sa famille. Il se voit un peu comme un missionnaire.

Il travaille en usine et loge dans un camp où il organise peu à peu clandestinement la vie chrétienne du groupe. Ses activités le trahissent et il est arrêté le 19 avril 1944 parce que « trop catholique ». Transféré en prison, il est ensuite envoyé successivement aux camps de concentration de Flossenburg et de Mauthausen où il partage les effroyables souffrances de tous les déportés.

Il meurt d’épuisement le 19 mars 1945, assisté par un camarade qui témoignera : « son regard exprimait une conviction profonde qu’il partait vers le bonheur. C’était un acte de foi et d’espérance vers une vie meilleure ».

Le 12 juin 1945, un service funèbre est célébré en la basilique Notre-Dame de Bonne-Nouvelle de Rennes.

Un ami de la famille, le Père Jego, entreprend alors d’écrire un livre sur la vie du jeune Marcel Callo. Très vite, ce livre connait un grand succès et est traduit en de nombreuses langues, dont l’allemand par un prêtre, le Père Gérardi qui sera le grand promoteur de la cause de béatification de Marcel Callo. Il insistera auprès de l’évêque de Rennes, mais aussi du Pape Pie XII pour que s’ouvre le procès informatif diocésain, première étape du procès de béatification.

Le 4 octobre 1987, le Pape Jean-Paul II, à l’occasion du synode mondial des évêques sur la vocation et la mission des laïcs dans l’Eglise et dans le monde, béatifie le jeune Marcel Callo.

« Marcel Callo, que j’ai la joie de déclarer Bienheureux, au milieu de sa famille, de son diocèse de Rennes et de nombreux représentants de la JOC et du scoutisme, n’est pas arrivé tout seul à la perfection évangélique. Une famille modeste, profondément chrétienne, l’a porté. Le scoutisme, puis la JOC ont pris le relais. Nourri par la prière, les sacrements et une action apostolique réfléchie selon la pédagogie de ces mouvements, il a construit l’Église avec ses frères, les jeunes travailleurs chrétiens. C’est en Église que l’on devient chrétien, et c’est avec l’Église que l’on construit une humanité nouvelle.

L’épreuve a mûri son amour personnel pour le Christ. De sa prison il écrit à son frère, récemment ordonné prêtre : "Heureusement, il est un Ami qui ne me quitte pas un instant et qui sait me soutenir et me consoler. Durant les heures pénibles et accablantes, avec Lui on supporte tout. Combien je remercie le Christ de m’avoir tracé le chemin que je suis en ce moment ».

Le rayonnement posthume de ce jeune breton ayant rejoint le Christ à 24 ans est immense, notamment chez les catholiques allemands.
Il est désormais fêté dans son diocèse de Rennes le 19 avril, date à laquelle, il fut arrêté.
De nombreuses églises ou paroisses sont placées sous l’invocation de Marcel Callo.

Michelle Menguy
Revenir en haut