Période de confinement suivi de ces semaines d’une nouvelle phase, nous permettant petit à petit de retrouver famille, amis et nos diverses activités. Les conseils de sécurité sanitaire nous accompagnent encore : garder les distances, effectuer les gestes barrières, restez chez vous…

Ce sont autant d’injonctions qui apportent une nouvelle coloration à nos relations familiales, amicales et plus largement à notre vie quotidienne. Et notre manière de vivre le message évangélique, « aimez-vous les uns les autres », est aussi interrogée.

Gardez la distance ! Jésus sur les chemins de Palestine va au contact des plus vulnérables, de tous ces gens marqués par les tribulations de la vie. Il guérit les lépreux, les aveugles, les malades ; il console les parents pleurant la perte d’un enfant ; il accepte de se laisser toucher par la femme malade et une pécheresse lui lave les pieds. Tous attendent de lui le geste, la parole qui redonne confiance. Voilà une attitude qui nous éloigne de cette nécessaire distance que nous impose la situation actuelle. Nous avons peut-être à ré-inventer nos relations avec ce prochain, là à notre porte. Plus que jamais, nous avons à prêter l’oreille de notre cœur.

Appliquez les gestes barrières ! Ils préserveront notre santé et celle des autres. Mais d’autres barrières sont dressées depuis longtemps : celles-là, nous pouvons les détruire.

Les barrières des préjugés qui nous conduisent à classer dans des catégories conçues à l’avance.

Les barrières d’un temps à libérer pour les autres, pour Dieu : ce temps de confinement nous a pu permis de mieux découvrir l’utilité de ces temps, de ces espaces pour le recueillement, la formation personnelle…

Les barrières de l’individualisme nous faisant oublier le frère en attente d’une aide, d’une parole de réconfort.

Les barrières de nos habitudes routinières, de nos refus d’envisager les changements indispensables.

Ce sont toutes ces barrières qui nous font oublier la rencontre avec Dieu. Alors à nous de « nous battre pour déconfiner Dieu et le sortir de nos églises parfois trop fermées » (Isabelle de Gaulmyn)

Restez chez nous ! Nous avons appliqué ces règles sanitaires.

Désormais, il nous faut sortir pour rejoindre le Christ à travers tous ceux vers qui nous allons. Après ces années à Nazareth, Jésus est sorti pour aller vers ceux qui attendaient le Messie annoncé. Le pape François, au début de son pontificat, nous invitait à rejoindre les périphéries. Sur nos agendas peut-être encore vierges après cette période de confinement, inscrivons les rendez-vous qui nous permettront d’aller à la rencontre de l’autre, de Dieu.

Sur les routes de ce monde blessé, il nous reste à accueillir chaque jour offert avec toutes les incertitudes qu’il apporte ; acceptons les désagréments imprévus qui ne manqueront pas et offrons au soir de notre journée tout don reçu vers Celui qui est avec nous.